La Coccinelle et Gai-Luron s’en sont allés
Le 16 février 2017 | 0 Commentaires

Gotlib nous a quitté en décembre dernier à l’âge de 82 ans.

Marcel Gottlieb, dit Gotlib, est le génial créateur des Dingodossiers avec René Gosciny, de la Rubrique-À-Brac, de Gai-Luron, le chien neurasthénique, de Superdupont, du professeur Burp, et de tout un bestaire hilarant, la coccinelle, la hyiène, la mouette myope etc. Gotlib dessine pour le Journal Pilote puis l’Echo des Savannes qu’il crée avec Claire Bretécher et Mandryka en 1972. En 1975 il lance Fluide Glacial avec son ami d’enfance Jacques Damient. Gotlib est le père d’une multitude de personnages plus loufoques les uns que les autres. Gotlib c’est un dessin extraordinairement expressif allié à un humour décapant, parfois acide et noir. Gotlib détourne les contes de fées, les fables de Lafontaine, les grandes découvertes scientifiques (apparition récurrente dans la Rubrique-À-Brac d’Isaac Newton et de sa pomme). Avec un sens aigu de l’observation, Gotlib tourne en dérision le monde et notre quotidien. On se souviendra “Des cas intéressants certes, mais navrants”, présentés par le professeur Burp, comme le lapin qui prenant une pomme sur la tête se prend pour Newton ou encore ces animaux “psychiquement aussi fragiles que les humains”, comme les pigeons mégalomanes de Venise ou l’éléphant souffrant d’un complexe d’infériorité et qui se prend pour une souris. Les contes de Gotlib sont souvent empreints de nostalgie. Paraphrasant “L’époque bénie de l’initiation” conte de la Rubrique-À-Brac consacré au “Boueux de mon enfance”, interrogeons-nous, “Où est-il à présent? A-t-il rejoint un monde merveilleux où il erre éternellement, lançant son grand rire clair? Oh, attends moi, Gotlib de mon enfance, ouark, ouark, yark, yark, koff, koff, gloria halleluya….”


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Tome 5

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Dingodossier 3

Goscinny – Gotlib

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Barack Obama : les livres, le secret de sa survie à la Maison Blanche.

“Le problème à trois corps ”, Liu Cixin, Actes Sud.

Dans un entretien donné pour le New York Times à Michiko Kakutani, le 13 janvier 2017, Barack Obama parle de ses lectures et de l’importance des livres. “La lecture tient une part essentielle dans ma vie”. Grand lecteur depuis toujours, pour Barack Obama, “la capacité qu’ont les histoires à nous unifier (…) est plus importante que jamais”. Grande diversité des lectures du président Obama, tragédies de Shakespeare, qu’il considère comme «fondatrices», Abraham Lincoln, Martin Luther King Jr., Gandhi, Nelson Mandela, Baldwin, Ellison, Hughes, Wright, DuBois et Malcolm X, à l’adolescence puis plus tard St. Augustin, Nietzsche, Emerson, Sartre … Cependant, ce sont les livres de fiction qui sont aujourd’hui au centre du monde littéraire du président Obama et nous avons retenu en particulier dans ses dernières lectures, “Le problème à trois corps” un livre science-fiction de l’écrivain Chinois Liu Cixin, livre qui vient d’être traduit en français. “Ce livre a été une belle échappatoire et c’était amusant de le lire surtout quand mes problèmes sont devenus quotidiens avec le Congrès.” Barack Obama.

Liu Cixin

Le problème à trois corps

Un livre d’abord pour les amateurs des problèmes mathématiques et de physique que pose l’Univers, mais aussi une plongée dans l’histoire de la Chine. Révolution culturelle, fanatisme, violence, sang, les sentiments et la vie de l’individu, hormis pour les êtres d’exception comme les génies scientifiques, ne comptent guerre.


Un livre fantastique dans tous les sens du mot, un livre que l’on ne lâche que lorsque l’on a tourné la dernière page. Premier volume d’une trilogie culte, récompensé par le Hugo du meilleur roman en 2015, nous attendons la suite avec impatience.

“La cheffe, roman d’une cuisiniere”

Marie N’Diayne, Gallimard, Collection Blanche

“ Un roman virtuose qui emprunte aux grands classiques pour dire la vie d’une cheffe. Doucement sublime.”
Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles

“La cheffe rejoint à son tour l’admirable cortège des héroïnes si intenses de Marie NDiaye.”
Nathalie Crom, Télérama

«Elle trouvait excessives les louanges dont on s’est mis à couvrir sa cuisine.

Elle comprenait les sensations puisqu’elle s’appliquait à les faire naître, n’est-ce pas, et que leur manifestation sur la figure des convives l’enchantait, c’est tout de même bien ce à quoi elle s’évertuait jour après jour, depuis tant d’années, presque sans repos. Mais les mots pour décrire tout cela lui paraissaient indécents.»

Le narrateur raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisinière qui a connu une période de gloire, dont il a longtemps été l’assistant – et l’amoureux sans retour. Au centre du récit, la cuisine est vécue comme une aventure spirituelle. Non que le plaisir et le corps en soient absents, au contraire : ils sont les instruments d’un voyage vers un au-delà – la Cheffe allant toujours plus loin dans sa quête d’épure.

Les phrases de Marie NDiaye se déploient lentement, comme pour envelopper le lecteur avec un charme constricteur. Les replis de l’âme de chaque personnage sont explorés avec une détermination calme dans la volonté de dissoudre la pénombre des êtres. Le récit dévoile une humanité violente, claire, à la fois mélancolique et enviable.” (site Gallimard).

“Comment tu parles de ton père”

Joann Sfar, Albin Michel

« Papa est né l’année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933. C’est l’année où pour la première fois on a découvert le monstre du Loch Ness. C’est l’année, enfin, où sortait King Kong sur les écrans. Mon père, c’est pas rien. »
Joann Sfar qui, dit-on, prenait soin d’éviter dans ses BD tout passage triste ou mélancolique, laisse dans ce livre parler ses émotions. Sa mère disparue alors qu’il n’a que trois ans, le laisse seul avec un père plus grand que nature, excentrique et généreux, mais qui parfois le terrorise et lui fait peur. Pour combler ce vide laissé par une mère trop tôt disparue, Joann Sfar dessine, à corps perdu, sans relache. Un portrait sincère, touchant, triste et drôle.

Joann Sfar sera à L’OBA le vendredi 10 mars, pour un entretien mené par Olivier Barrot dans le cadre du programme “Un printemps français” organisé par L’Échappée Belle et l’OBA avec le soutien de l’Institut français. Pour réserver voir la rubrique consacrée aux activités de l’Échappée Belle.

La rubrique de Clément Magneau, libraire au Temps Retrouvé

“ Le Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature”

On connait Pierre Assouline par ses éditos et ses articles du Magazine Littéraire, de même que par ses romans et biographies, et nous avons eu le plaisir de le rencontrer en personne, lors de son passage au Temps Retrouvé, en septembre de l’année dernière, quand il est venu nous présenter “Golem”, son dernier roman. Toutefois, c’est en lisant son Dictionnaire amoureux des évrivains et de la littérature, dont il nous avait également parlé, que l’on rencontrera véritablement l’homme-écrivain, à travers ses dilections ou ses préférences. La littérature française étant ce qu’elle est – d’une richesse et d’une vitalité peu communes – , il n’est pas étonnant que les écrivains français se taillent ici la part du lion. Ainsi, parmi les auteurs contemporains, qui dominent, Patrick Modiano arrive largement en tête, avec dix pages qui lui sont consacrées. Viennent ensuite Antoine Blondin et Pierre Michon, avec sept et six pages, respectivement, tandis que les auteurs étrangers qui font l’objet de la même attention sont relativement peu nombreux (Thomas Bernhard, Ernst Jünger et John Le Carré forment le trio de tête). Puis viennent les autres, de plus ou moins grande notoriété, qui ne sont pas toujours de moindre valeur, mais qui ont peut-être moins d’intérêt aux yeux de l’auteur – question d’affinités – , auxquels il ne consacre qu’une ou deux pages, voire quelques lignes, au gré de son inspiration. Enfin il y a ceux qui ne semblent exister que par la grâce d’un seul titre devenu emblématique, comme Thoreau, avec Walden ou Herman Melville avec Moby-Dick, deux grands classiques, qu’il est difficile d’oublier après les avoir lus.

Pierre Assouline

Le Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature, Plon

Comme l’auteur nous le dit justement, un dictionnaire amoureux se compose “en toute subjectivité, dans l’arbitraire le plus total, au risque d’injustices et de beaucoup d’oublis…”.

C’est la loi du genre. D’ailleurs on ne saurait les aimer tous, ni d’un même amour. Il n’en reste pas moins que, tel qu’il se présente, avec ses partis pris et ses choix plus ou moins arbitraires, il s’agit d’un ouvrage qui se lit, ou se consulte, à la manière d’un dictionnaire, avec infiniment de plaisir, tant l’auteur a mis de passion à nous parler de ce qu’il aime, et ce “pour la plus grande gloire de la littérature!”.