- Nos coeurs tordus de Séverine Vidal, Manu Causse (Bayard Jeunesse)
Après la rentrée littéraire de septembre voici donc venu le temps des prix littéraires. Comme l’an passé nous avons choisi plusieurs livres dans les sélections des prix les plus prestigieux, sélections, qui comme souvent, retiennent les mêmes titres.
Vous trouverez, tout de suite après la revue des livres que nous avons choisis, le calendrier et les dernières sélections des sept grands prix littéraires.
Plusieurs des livres sélectionnés par la plupart des prix littéraires étaient parmi nos livres préférés de la rentrée littéraire, livres dont nous avions fait la revue dans notre dernière lettre en septembre. Il s’agit des livres suivants et pour éviter de vous reporter à la lettre du Temps de septembre nous en reproduisons le texte ici.
L’art de perdre
Alice Zeniter
Flammarion
Date de parution : 16 août 2017
ISBN : 9782081395534, 514 pages, 22,00€
Ali a choisi le mauvais camp, celui des français. Toute sa vie, avant et après 1962, il en supportera le fardeau : la France, les camps, l’appartenance ou plutôt la non appartenance, et puis la transmission d’une histoire, d’un passé, dont il est à la fois fier et honteux. Transmission aux générations suivantes, à son fils Hamid, à Naïma, sa petite-fille, qui n’a rien vécu de tout cela mais qui ressent fortement le désir de savoir. Un roman vrai, inspiré, en grande partie, de l’histoire de la famille d’Alice Zeniter, triste et dure saga de ceux qui n’ont pu trouver leur place entre un pays qui les a rejetés pour avoir trahi et un autre qui les a parqués et “ghéttoisés” par faute d’assimilation, faute de “francisation”. Un roman sur notre éternelle recherche identitaire.
Nos richesses
Kaouther Adimi
Cadre Rouge, Seuil
Date de parution : 17 août 2017
ISBN : 9782021373806, 224 pages, 17,00€
Troisième roman d’une jeune auteure trentenaire, l’action de Nos richesses se déroule aujourd’hui en 2017. Passion pour les livres, la lecture, passion pour l’Algérie encore et toujours baignée dans l’histoire de la colonisation et de la guerre d’indépendance. Littérature qui tente de se démarquer de la ligne officielle, du récit national, et qui donc est symbole de liberté, le devoir de mémoire est au centre du roman. Edmond Charlot, qui est un personnage réel, ouvre à Alger, dans les années trente, la librairie “les vraies richesses”. Éditeur, il publiera Camus, connaitra Saint Ex et d’autres auteurs clés des années cinquante. Quand l’histoire de la littérature croise l’histoire avec un grand H.
En 2017, Ryad a le même âge que Charlot à ses débuts mais il ne s’intéresse ni à la littérature ni à son pays d’origine. Étudiant à Paris, il est de passage à Alger avec la charge de repeindre une librairie poussiéreuse où les livres céderont bientôt la place à des beignets. Pourtant, vider ces lieux se révèle étrangement compliqué par la surveillance du vieil Abdallah, le gardien du temple.
Un certain M. Piekielny
François-Henri Désérable
Gallimard
Date de parution : 17 août 2017
ISBN : 9782072741418, 272 pages, 19,50€
Dans son excellent “Romain Gary s’en va-t-en guerre” (Flammarion), Laurent Seksik nous avait fait découvrir Arieh Kacew, le vrai père du romancier qui laissa femme et enfant pour partir avec sa maîtresse. Romain Kacew-Gary jamais ne pardonnera à son père cet abandon, un acte qui marquera profondément sa vie et son oeuvre. C’est d’un autre personnage de l’enfance de Romain Gary dont nous parle cette fois François-Henri Désérable, auteur du très remarqué et remarquable “Évariste”, histoire du mathématicien prodige mort en duel à vingt ans.
« Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny… »
Romain Gary promet alors à son voisin, M. Piekielny, qui ressemblait à « une souris triste », qu’il se souviendra de lui. Devenu adulte, résistant, diplomate, écrivain, Romain Gary, aura tenu sa promesse. « Des estrades de l’ONU à l’Ambassade de Londres, du Palais Fédéral de Berne à l’Élysée, devant Charles de Gaulle et Vichinsky, devant les hauts dignitaires et les bâtisseurs pour mille ans, je n’ai jamais manqué de mentionner l’existence du petit homme« , dit Romain Gary dans “La promesse de l’aube”.
François-Henri Désérable, part donc à la recherche de ce personnage, “un certain M. Piekielny”, personnage fictif ou réel ? dans ce voyage ce sera bien sûr Romain Gary que nous (re)découvrirons avec intérêt et bonheur.
La serpe
Philippe Jaenada
Julliard
Date de parution : 17 août 2017
ISBN : 2260029396, 648 pages, 23,00 €
Philippe Jaenada mène à nouveau l’enquête. Vous retrouverez avec plaisir et délectation le style de narration très personnel et souvent drôle qui est la marque de fabrique de Philippe Jaenada. Cependant ce qui est formidable c’est la minutie et la précision avec laquelle il décortique et analyse les faits, s’immergeant dans les archives et pièces judiciaires. Cette minutie il en avait déjà fait preuve dans son dernier ouvrage consacré à un fait divers, tentative, réussie, de réhabilitation de Pauline Dubuisson, auteure d’un crime passionnel. Autre crime dans « La serpe »; un matin d’octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, trois personnes sont massacrées à coups de serpe. Henri Girard, le fils de la maison, est le seul survivant. Les preuves contre lui semblent accablantes. Pourtant, au terme d’un retentissant procès, il est acquitté et l’enquête abandonnée. Mais l’opinion publique reste convaincue de la culpabilité d’Henri Girard qui s’exile au Vénézuela. Il rentrera en France neuf ans plus tard un manuscrit sous le bras. Henri Girard est en effet l’auteur « Du Salaire de la peur » (on se souvient de l’adaptation cinématographique de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand et Charles Vanel), écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud. Le mystère du triple assassinat du château d’Escoire est à ce jour non élucidé, mais c’était compter sans Philippe Jaenada !
Souvenirs de la marée basse
Chantal Thomas
Seuil
Date de parution : 17 août 2017
ISBN : 9782021343151, 224 pages, 18.00 €
« Nager. Nager pour fuir les contraintes, pour échapper aux vies imposées, aux destins réduits. Nager pour inventer sa sensualité, préserver sa fantaisie. C’est ce qu’a sans doute ressenti Jackie toute sa vie, commencée en 1919 et menée selon une liberté secrète, obstinée, qui la faisait, dans un âge bien avancé, parcourir des kilomètres pour aller se baigner sur sa plage préférée, à Villefranche-sur-Mer. Entre-temps, elle s’était mariée, avait quitté Lyon pour Arcachon, puis, devenue jeune veuve, avait échangé le cap Ferret contre le cap Ferrat, avec sa mer plus chaude, son grand été.
Qu’a-t-elle légué à sa fille Chantal ? Quelque chose d’indomptable, ou de discrètement insoumis, et cette intuition que la nage, cette pratique qui ne laisse aucune trace, est l’occasion d’une insaisissable liberté, comme lorsque jeune fille, au début des années 30, Jackie avait, en toute désinvolture, enchaîné quelques longueurs dans le Grand Canal du château de Versailles sous l’oeil ahuri des jardiniers. » (Note de l’éditeur)
Tiens ferme ta couronne
Yannick Haenel
Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 12 juin 2017
ISBN :9782070177875, 352 pages, 20,00€
« Un homme a écrit un énorme scénario sur la vie de Herman Melville : The Great Melville, dont aucun producteur ne veut. Un jour, on lui procure le numéro de téléphone du grand cinéaste américain Michael Cimino, le réalisateur mythique de Voyage au bout de l’enfer et de La Porte du paradis. Une rencontre a lieu à New York : Cimino lit le manuscrit. S’ensuivent une série d’aventures rocambolesques entre le musée de la Chasse à Paris, l’île d’Ellis Island au large de New York, et un lac en Italie. On y croise Isabelle Huppert, la déesse Diane, un dalmatien nommé Sabbat, un voisin démoniaque et deux moustachus louches ; il y a aussi une jolie thésarde, une concierge retorse et un très agressif maître d’hôtel sosie d’Emmanuel Macron. Quelle vérité scintille entre cinéma et littérature? La comédie de notre vie cache une histoire sacrée : ce roman part à sa recherche. » (Note de l’éditeur)
L’ordre du jour
Eric Vuillard
Actes Sud
Date de parution : mai 2017
ISBN : 9782330078973, 160 pages, 16,00€
« L’Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet. » (Note de l’éditeur)
« Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants. » Eric Vuillard
« Le Franprix de la rue du Rendez-Vous, à Paris. Une femme, que l’on devine solitaire, regarde et imagine. Gordana, la caissière. L’homme encore jeune qui s’obstine à venir chaque vendredi matin… Silencieusement elle dévide l’écheveau de ces vies ordinaires. Et remonte le fil de sa propre histoire. Nos vies est le nouveau roman de Marie-Hélène Lafon. Il aurait pour sujet la ville et ses solitudes. « (Note de l’éditeur)
« J’ai l’oeil, je n’oublie à peu près rien, ce que j’ai oublié, je l’invente.J’ai toujours fait ça, comme ça, c’était mon rôle dans la famille, jusqu’à la mort de grand-mère Lucie, la vraie mort, la seconde. Elle ne voulait personne d’autre pour lui raconter, elle disait qu’avec moi elle voyait mieux qu’avant son attaque. » Marie-Hélène Lafon
« L’écriture de Marie-Hélène Lafon a une tonalité particulière. ll me semble qu’avec ce livre elle s’aventure dans un registre plus émotionnel plus intime que d’habitude. » Delphine de Vigan (propos recueillis par Pascale Frey). Elle.
Le prix du style et du bien écrit !
Première sélection:
Le jury se compose de Bernard Pivot, président, Paule Constant, Pierre Assouline, Régis Debray, Françoise Chandernagor, Didier Decoin, Philippe Claudel, Patrick Rambaud et Tahar Ben Jelloun
Deuxième Sélection:
Le prix Théophraste Renaudot, ou prix Renaudot, est un prix littéraire qui a été créé en 1926 par dix journalistes et critiques littéraires attendant les résultats de la délibération du jury du prix Goncourt. Le jury du prix Renaudot est composé de Christian Giudicelli, Dominique Bona, Franz-Olivier Giesbert, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Jean-Noël Pancrazi, Louis Gardel, Patrick Besson, Jérôme Garcin, et Frédéric Beigbeder.
Deuxième sélection:
Le jury du prix Décembre 2015 se compose de Josyane Savigneau, présidente et journaliste au Monde, Laure Adler, Michel Crépu, Charles Dantzig, Cécile Guilbert, Patricia Martin, Eric Neuhoff, Dominique Noguez, Amélie Nothomb, Philippe Sollers et Arnaud Viviant.
Première sélection:
« Le prix Femina est un prix littéraire créé en 1904 par vingt-deux collaboratrices du magazine La Vie Heureuse, sous la direction de la poétesse Anna de Noailles afin de constituer une contre proposition au prix Goncourt qui consacrait de facto des hommes. Le prix est attribué chaque année le premier mercredi de novembre à l’hôtel de Crillon, Paris. Il récompense une œuvre de langue française écrite en prose ou en poésie.”(source Wikipédia)
Le jury du Fémina, exclusivement féminin, comporte douze membres, dont les romancières Virginie Despentes et Évelyne Bloch-Dano, qui siègent aux cotés de Camille Laurens, Diane de Margerie, Paula Jacques, Danielle Sallenave et Chantal Thomas.
Deuxième sélection:
Le prix Interallié, a été fondé le 3 décembre 1930 par des journalistes. Ils déjeunaient au Cercle de l’Union interalliée à Paris en attendant les délibérations des dames du jury du prix Femina et ont l’idée de créer un prix décerné par des journalistes à des écrivains journalistes. Il est aujourd’hui décerné plus largement à des écrivains.
Le jury du Prix Interallié, présidé par Philippe Tesson, se compose de Laurent Binet, lauréat, Gilles-Martin Chauffier, Stéphane Denis, Jacques Duquesne, Serge Lentz, Christophe Ono-dit-Biot, Jean-Marie Rouart, Jean-Christophe Rufin et Florian Zeller.
Première sélection:
“Le prix Médicis est un prix littéraire français fondé par Gala Barbisan et Jean-Pierre Giraudoux le 1er avril 1958 afin de couronner un roman, un récit, un recueil de nouvelles dont l’auteur débute ou n’a pas encore une notoriété correspondant à son talent. Il était auparavant attribué en même temps que le prix Femina à l’hôtel de Crillon, mais est maintenant décerné deux jours plus tard au restaurant La Méditerranée situé place de l’Odéon à Paris.” (Source Wikipedia)
Le jury du Prix Medicis est composé d’Emmanuèle Bernheim, Michel Braudeau, Dominique Fernandez (de L’ Académie Française), Anne F. Garréta, Patrick Grainville, Frédéric Mitterand, Christine de Rivoyre, Alain Veinstein et Anne Wiazemski.
Deuxième sélection:
Fondé en 2012, le prix Gulli distingue un roman destiné aux 8-12 ans.
Cette année, Daphné Burki, Marie Drucker, Françoise Dargent et Alain Mabanckou rejoignent le jury aux côtés de Michèle Reiser et de Joann Sfar pour élire le prix du Roman 2017
Lauréat
Nouveau venu au collège Georges-Brassens, Vladimir, dit Vlad, a les genoux qui se cognent et les mouvements désordonnés… Handicapé de naissance, il est passionné de cinéma, drôle, sensible, généreux et n’a pas la langue dans sa poche. Lou est séduite… et Vlad tombe amoureux. Mais Lou sort avec Morgan…
Anja-Hélène Van Zandwijk nous transportera au Siècle des Lumières en France au temps de la révolution française pour nous parler d’Olympe de Gouges, cette grande féministe, qui est à l’origine de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne du 5 septembre 1791, soit tout juste deux années après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. L’article X de la Déclaration est sans doute le plus connu :
“La Femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune » (art. x).” Olympe de Gouges sera guillotinée le 3 novembre 1793. Anja-Hélène Van Zandwijk portera un regard analytique et critique sur la déclaration des droits de la femme qui fut refusée par la Convention et resta à l’état de projet.
Anja-Hélène nous parlera aussi d’autres grandes figures du féminisme dont les Néerlandaises Belle van Zuylen, Mme de Charrière et Etta Palm. A n’en pas douter une soirée passionnante en perspective qui ne manquera pas de soulever questions et controverses.
Anja-Hélène Van Zandwijk, professeur à la Vrij Universitaet d’Amsterdam, est romaniste (études, cours et recherches en littérature francophone contemporaine). Anja-Hélène Van Zandwijk a également longtemps été l’assistante de la philosophe H. Schröder, spécialiste des question de féminisme. Anja-Hélène Van Zandwijk a traduit en néerlandais la déclaration de 1791 des Droits de la femme et de la citoyenne.
Prix d’une place 5 euros.
Prix pour les titulaires de la carte « Ami” de l’Échappée Belle, 3 euros.
La carte d’Ami de l’Échappée Belle est individuelle. Seul le titulaire peut bénéficier du tarif réduit.
Le nombre des participants étant limité à 30 personnes, merci de réserver vos places dès que possible. Les places annulées moins de 48 heures avant la soirée littéraire ne pourront faire l’objet d’un remboursement ou d’un report.
Rendez-vous donc à la Maison de L’Échappée Belle
le jeudi 16 novembre au Spiegelgracht 2a
Attention à la marche !
Pour accéder à La Maison de L’Échappée, il vous faudra descendre quelques marches, assez raides. Attention à ne pas dégringoler ce petit escalier.
L’Échappée Belle reçoit le soutien du Prins Bernhard Cultuurfonds, ainsi que de l’Institut français des Pays-Bas, de Segula Technologies, de BNP Paribas
aribas, de Groupe Renault, de Georges Rech et de KZ 529 BV.