Voici la suite de la sélection des livres de la rentrée littéraire de janvier que nous avons établie pour vous. Des livres sur la nature et sur les dangers que la folie des hommes fait courir à notre planète. Des récits ou romans sur des histoires personnelles, sombres et dures, un livre sur le monde secret et complexe de l’édition, un amusant pamphlet de Benoit Duteurtre sur la maire de Paris, mais aussi des découvertes, un inédit de Yukio Mishima, une nouvelle traduction des journaux de Kafka, et surtout la traduction d’un livre témoignage, Mauthausen, écrit en 1963 qui vient enfin d’être traduit.
Pascal Manoukian
Le cercle des hommes
Collection Cadre Rouge, Seuil
Date de parution : 2 janvier 2020
ISBN : 9782021442403, 336 pages, 21.25€
Voila un livre qui nous change bigrement des romans d’auto-fiction et autres récits introspectifs qui représentent pour le meilleur (et parfois pour le pire) une grande part des publications des ouvrages en langue française. Pascal Manoukian nous plonge dans la forêt amazonienne et nous fait connaitre et rencontrer des tribus d’indiens. Ces tribus sont réduites à quelques hommes et femmes, jeunes et vieux. Ces tribus vivent en symbiose parfaite avec leur environnement, végétal et animal, et tentent le plus possible de ne laisser aucune marque de leur passage dans un respect et une compréhension profondes de la nature. Il montre, avec précision et intelligence, la folie de l’homme moderne et la grande sagesse de l’homme des bois. Pourtant il ne faut pas se méprendre, Pascal Manoukian n’est ni un « baba-cool » ni un illuminé ou un soixante-huitard attardé. Journaliste, réalisateur, grand reporter et photographe de l’agence CAPA qu’il a dirigée plusieurs années, Pascal Manoukian est aussi un écrivain à part entière et il nous livre ici une histoire magnifique, une réflexion intelligente et profonde sur notre monde, un récit qui vous restera longtemps en mémoire. PPB
J’aurai pu devenir millionnaire. J’ai choisi d’être vagabond
Alexis Jenni
Éditions Paulsen
Date de parution : 16 janvier 2020
ISBN : 9782375020890, 220 pages, 22.89€
Le nouveau livre d’Alexis Jenni, révélation de 2011 qui remporta le prix Goncourt pour son premier roman L’Art français de la guerre (Gallimard), est un récit biographique sur la vie d’un personnage très
étonnant : John Muir. Sorte de Géo Trouvetout, inventeur de génie, amoureux de la nature John Muir va parcourir le monde. Né en Écosse en 1838, il émigrera avec sa famille aux États Unis, d’abord dans la somptueuse région des grands lacs puis au Wisconsin. Il est sans doute l’un des premiers intellectuels a avoir pris conscience des dommages que l’homme cause et causera à notre planète. Grand marcheur, infatigable, John Muir parcourt les États Unis, puis le monde, à pied. John Muir est aussi concerné par les équilibres économiques et il perçoit les conséquences avant beaucoup d’analystes, des violentes secousses sociales et financières que la ruée vers l’or en Californie provoquera. Il sauvera le parc de Yosémite et sera à l’origine de la création de beaucoup des grands parcs nationaux américains. Le président Roosevelt dira de lui « l’homme le plus libre que j’ai jamais rencontré ». Un récit passionnant sur un homme hors normes, figure légendaire des États Unis. PPB
Le service des manuscrits
Antoine Laurain
Flammarion
Date de parution : 8 janvier 2020
ISBN : 9782081486096, 224 pages, 19.62€
Antoine Laurin nous fait découvrir les coulisses du monde de l’édition. Le saint des saints, le service des manuscrits d’une prestigieuse maison d’édition sur lequel règne la papesse de l’édition, Violaine Lepage, personnage très inspiré par une grande dame de l’édition que certains reconnaitront aisément. Un carré pour les innombrables manuscrits qui sont refusés, un croissant de lune pour les rares manuscrits qui ont retenu l’attention du comité de lecture et un soleil pour celui qui sera retenu et publié. Les fleurs de sucre, roman noir qui relate l’assassinat de quatre hommes complice d’un viol collectif, fera non seulement l’unanimité des lecteurs mais fera partie des quatre derniers romans sélectionnés pour le Goncourt. Mais qui en est donc l’auteur ou l’autrice ? Quand intervient une séduisante lieutenante de police, qui enquête sur des crimes étonnement proches de ceux décrits dans le roman, le mystère s’épaissit. Antoine Laurin fait dire à un des membres du comité de lecture “Tout roman est un traité de magie noire”. Cette magie opère dans Le service des manuscrits. Un vrai polar qui nous plonge dans le monde de l’édition, un monde dur avec ses lois et ses monstres. PPB
Marche blanche
Claire Castillon
Collection Blanche, Gallimard
Date de parution : 9 janvier 2020
ISBN : 9782072840432, 176 pages, 17.44€
Marche blanche parle d’abord de l’indicible douleur des parents face à la disparition de leur enfant. Hortense, une petite fille de quatre ans, a disparue, probablement enlevée par un pédophile, « un petit homme nerveux ». Le livre parle aussi, et fort bien, de la culpabilité de la mère qui se rend responsable de cette disparition. Une partie de cache-cache qui se termine mal. Dix années passent et la douleur reste. La disparition est une énigme. Certes il y a le témoignage du petit garçon qui a vu la petite fille emmenée de force par son « papa » mais l’enquête, les avis de recherche, n’ont rien donné. Et puis de nouveaux voisins s’installent, qui ont une fille de quatorze ans, l’âge qu’aurait Hortense. Elle lui ressemble, serait-il possible que ce soit elle ? Le mystère, au fil d’une remarquable construction digne des meilleurs romans policiers, finira par être élucidé, la clé se trouvant, bien évidemment, totalement hors des pistes et hypothèses suivies et échafaudées pendant les dix années qui ont suivies la disparition de l’enfant. PPB
Jamais la même vague
Frédéric Schiffter
Flammarion
Date de parution : 8 janvier 2020
ISBN : 9782081410787, 272 pages, 29.71€
En 1974, Alice a dix-sept ans. Elle vit une romance avec Don, un Californien qui vient chaque été surfer les spots de Guéthary. Don et Alice se marient. Le jeune couple séjourne d’abord à Hawaii pour y vivre d’amour, d’herbe et de vagues, puis à Santa Barbara pour y poursuivre des études. Les années 1980 bouleverseront tout. Le surfeur indolent se lancera avec succès dans l’industrie et le commerce. Il développera en Californie et au Pays basque la marque Line Up. Le surf business ruinera le surf bohême. L’admiration d’Alice pour Don n’y survivra pas. Boris Brissac est avocat pénaliste à Paris. On l’appelle le « défenseur des salauds ». Il en convient, mais ce n’est pas sans risque. Quand il s’empare du dossier de Francisco Milán, un néonazi impliqué dans la mort d’un jeune « antifa », il se fait tabasser dans la rue. L’ironie de l’affaire est que son client troque en prison ses idées politiques pour des convictions religieuses. Brissac apprend que la violence ne procède pas d’une idéologie, mais qu’une idéologie répond à un besoin de violence. La vie n’est jamais la vie, mais toujours une vie. Quand Alice et Boris se rencontrent, à l’orée des années 2000, tous deux ont la quarantaine. Ils ne se demandent pas pourquoi ils s’aiment aussitôt. Chacun espère que l’autre le laissera longtemps entrer dans sa vie. (Note de l’éditeur)
Otages
Nina Bouraoui
JC Lattès
Date de parution : 2 janvier 2020
ISBN : 9782709650557, 170 pages, 19.62€
Nombre d’entre vous aviez apprécié le style enlevé et vif de Tous les hommes désirent naturellement savoir de Nina Bouraoui, roman sur son histoire familiale dans l’Algérie des années soixante et sur la découverte de son homosexualité. Son nouveau roman, Otages, est de la même eau. Ce court récit décrit au pas de charge la rapide descente aux enfers d’une quinquagénaire, femme fidèle et employée modèle qui, du jour au lendemain se voit abandonnée par son mari et rejetée par son employeur, auquel pourtant, en bon soldat, elle avait, sans broncher, obéi au doigt et à l’oeil sans contre-partie ni reconnaissance réelle.
“On ne crève pas en vrai, on tient toujours debout, on se réveille, on se lave, on se nourrit, on conduit les enfants à l’école, on pointe, on se met au travail, mais à l’intérieur de soi c’est mort, et tous les gestes aussi deviennent morts, et finie la performance, on se sabote : on a été mis en péril” Otages, de Nina Bouraoui
Alors, elle se révolte, et l’on comprend que ce comportement d’épouse et d’employée idéale, que cette révolte ont une même source, une même origine. PPB
Le courage des autres
Hugo Boris
Grasset
Date de parution : 8 janvier 2020
ISBN : 9782246820598, 180 pages, 18.53€
Hugo Boris est l’auteur de sept ouvrages dont POLICE, qui a reçu de nombreux prix et qui vient d’être adapté au cinéma par Anne Fontaine avec Virginie Efira et Omar Sy (sortie en France le 1er avril prochain). Le courage des autres, son dernier livre paru au mois de janvier, est inspiré par un événement qu’il a vécu quinze ans plutôt et qui l’a profondément marqué : une violente altercation dans le RER. Bien que très sportif et combatif, il est ceinture noire de karaté, il reste paralysé, incapable d’intervenir et de porter secours à la victime. Alors Hugo Boris s’interroge tout de suite après l’agression : pourquoi a-t-il manqué de courage ? Pourquoi une telle impuissance, une telle timidité, une telle peur de l’autre ? Pendant quinze années il consignera les événements dont il sera le témoin dans les transports en commun. Incidents et agressions mais aussi rencontres, situations drôles, et un hommage et une gratitude à tous ceux qui ont fait preuve de courage et de détermination, dominant leur peur. Hugo Boris montre que le courage est, comme la peur, transmissible et contagieux. L’écriture d’Hugo Boris est claire, envoûtante, d’une grande sincérité. Succession de courts récits, Le courage des autres est un livre sur nous mêmes, sur notre société, ses errements, ses lâchetés et ses grandeurs. Un livre original, très actuel qui sonne juste et qui vous touchera par sa sincérité. PPB
404
Sabri Louatah
Flammarion
Date de parution : 29 janvier 2020
ISBN :978081510319, 336 pages, 22.89€
« »Rentre dans ton pays. Entendre ça alors que ça fait soixante-dix ans qu’on vit en France ! Mon petit Rayanne c’est la quatrième génération, il va falloir combien de générations pour que vous nous foutiez la paix ? Combien ? « , s’emporte un des personnages de mon roman. Avec 404, j’ai voulu regarder la brèche, sans ciller, et raconter cette tragédie française de la partition et de la séparation ethnique à travers le destin d’une poignée de personnages réunis dans une petite commune de l’Allier. Pile au centre de la France et de toutes les tensions qui la traversent… » Sabri Louatah
Sabri Louatah signe un puissant thriller politique et rural. En explorant ce que l’on décide collectivement de ne pas voir, il raconte un pays qui se creuse dans le pays et ajoute à notre roman national un chapitre plein de bruit et de fureur.
Auteur de la série « Les sauvages »Anglophone, nourri à la fois de séries télévisées et de littérature, en particulier américaine, Sabri Louatah se fait connaître par la parution d’un thriller politique, Les Sauvages, qui est composé de quatre tomes et met en scène une famille kabyle, les Nerrouche, au cours d’élections présidentielles qui verront le triomphe d’Idder Chaouch, le premier président français d’origine algérienne.
« Un formidable et implacable thriller, brillant.» LA GRANDE LIBRAIRIE – François Busnel
Les dents de la Maire, souffrances d’un piéton de Paris
Benoît Duteurtre
Fayard
Date de parution : 15 janvier 2020
ISBN : 9782213715421, 192 pages, 19.62€
Benoit Duteurtre, écrivain et homme de radio est avant tout un parisien amoureux de sa ville. Il déteste Anne Hidalgo qui le lui rend bien (au moins dans les rêves de Benoit Duteurtre). Cette haine vient de ce que la maire en essayant de faire “respirer” Paris n’aurait réussi qu’à accroitre sensiblement la pollution de l’air. En voulant rendre Paris aux parisiens elle n’aurait réussi qu’à les rendre fous : prolifération des trottinettes et autres deux roues, travaux insensés et multiples rendant la circulation, même celle des piétons, impossible, frénésie de manifestations, récréatives ou culturelles, bruyantes et invasives, la liste de Benoit Duteurtre est longue. En deux mots, des intentions probablement louables pour des résultats catastrophiques. Souvent juste, parfois un brin trop nostalgique, le petit livre de Benoit Duteurtre exprime, preuves à l’appui, ce que beaucoup pensent de la gestion de la maire de Paris. PPB
Vie à vendre
Yukio Mishima
Traduit du japonais par Dominique Palmé
Du Monde Entier, Gallimard
Date de parution : 16 janvier 2020
ISBN : 9782072787928, 272 pages, 23.98€
«Je propose une vie à vendre. À utiliser à votre guise. Homme, 27 ans. Confidentialité garantie. Aucune complication à craindre.»
Lorsque Hanio Yamada rate son suicide, il décide de mettre sa vie en vente au plus offrant dans un journal local de Tôkyô. Le premier acheteur ne se fait pas attendre et entraîne ce héros involontaire dans une course folle au cœur d’un monde de gangsters sanguinaires, d’espions et de contre-espions, de potions hallucinatoires, de femme-vampire, de carottes empoisonnées, de junkie désespérée et d’explosif artisanal. Alors que les cadavres se multiplient autour de Hanio, celui-ci demeure miraculeusement vivant et se demande comment enrayer cette machine infernale. La vie aurait-elle finalement une valeur à ses yeux, et serait-il enfin prêt à en payer le prix? Dans cette parodie jubilatoire de roman policier, Yukio Mishima subvertit également les codes de l’espionnage et dévoile une facette méconnue de sa personnalité d’écrivain. «Roman d’aventures psychédélique» et méditation cynique et saisissante sur la mort et la morale, Vie à vendre révèle la maîtrise exceptionnelle d’une écriture capable de faire accepter toutes les invraisemblances. Un coup de maître littéraire resté jusqu’à ce jour inédit en France. (Note de l’éditeur)
Mauthausen
Iakovos Kambanellis
Albin Michel
Date de parution : 2 Janvier 2020
ISBN : 9782226441416, 384 pages, 24.96€
Prix du livre étranger JDD et France Inter 2020
Paru pour la première fois en 1963, publié à nouveau en 1981 et en 1995 dans une dernière version augmentée et amendée, ce n’est pourtant qu’aujourd’hui que cet important texte a été traduit du grec en français (la traduction anglaise date de 1995 et la traduction allemande de 2010). Kambanellis, un des plus grands auteurs dramatiques grecs, est mort en 2011. Il aura passé deux années d’atroces souffrances physiques et morales, d’humiliations, à Mauthausen. Kambanellis rapporte, avec pudeur et distance, sans pathos aucun, les horreurs perpétrées dans ce camp de concentration et d’extermination, tristement célèbre pour la perversité et la cruauté des SS maîtres du camp. Ces atrocités, qui nous soulèvent à jamais le coeur et nous révulsent, sont bien connues et ce n’est pas ce qui rend ce récit capital. Le plus intéressant, le plus passionnant, et qui constitue une part importante du récit, c’est ce qui s’est passé tout de suite après la libération du camp par les américains. Comment ce qui était quelques semaines plutôt l’antichambre de l’enfer est devenu un cocon à l’abri du monde, un refuge pour ces êtres brisés qui, malgré la monstruosité de leurs gardiens et les irréparables tortures qui leur auront infligées, ont recouvré toute leur humanité. Un témoignage essentiel, précisément d’une grande humanité, dénuée de haine et d’esprit de vengeance. PPB
Les douze journaux de Franz Kafka
Nouvelle traduction de Robert Kahn
Éditions Nous
Date de parution : 17 janvier 2020
ISBN : 9782370840790, 841 pages, 38.15€
Comme chacun sait, Kafka avait donné instruction à son ami Max Brod, son exécuteur testamentaire, de bruler tous ses textes non encore publiés (voir en Folio, en deux tomes, tous les textes parus du vivant de Kafka qui incluent La Métamorphose et plusieurs nouvelles et récits comme Le Souterrain) :
«Mon très cher Max,
Une dernière volonté: tout ce que je laisse derrière moi, sous forme de journaux, manuscrits, lettres en tant qu’expéditeur et destinataire, dessins etc. (que ce soit dans ma bibliothèque, les tiroirs à vêtements, mon bureau à la maison et à l’atelier ou dans quelqu’autre endroit où tu puisses les trouver) doivent être brûlés dans leur intégralité et sans être lus, tout comme tout ce qui a été écrit ou dessiné et qui serait en ta possession ou en la possession d’autres personnes à qui tu dois demander, en mon nom, de faire de même. Tous ceux qui refuseraient de te confier leurs lettres doivent au moins faire la promesse de les brûler eux-mêmes.
Bien à toi,
Franz Kafka.»
Au décès de Kafka, en 1924, à l’âge de 40 ans, Max Brod, bien heureusement (même si se pose une vraie question d’ordre moral), n’a pas suivi ces instructions et les journaux, Le procès, Le château, entre autres chefs-d’oeuvre, ont été sauvés. Cependant, Max Brod , qui s’est chargé, comme pour les autres textes inédits, de la publication des journaux, en avait supprimé, par respect pour Kafka, d’importants passages et notamment certains très intimes. De plus, Marthe Robert, qui en avait assuré la traduction en français, comme beaucoup de traducteurs, avait restructuré et modifié le texte afin d’en donner une version cohérente. Effort louable qui en facilitait la lecture mais qui ne rendait pas le caractère discontinu, chaotique, haché, reflet de l’humeur changeante de Kafka. Robert Kahn est revenu au texte original et publie ici une nouvelle traduction, cette fois, aux dires des experts, strictement fidèle. On y découvre un homme qui traverse de longues périodes de découragement ponctuées d’accès d’optimisme et d’enthousiasme. Beaucoup d’écrivains, Gide bien sûr dont le journal est sans doute son oeuvre la plus importante ou Morand, ont écrit leur journal avec l’idée qu’il serait publié et donc lu par le public. Paul Morand a écrit plusieurs journaux, tous publiés à l’exception de son journal intime qu’il a laissé à Gaston Gallimard avec interdiction de le publier, l’autorisant toutefois à en utiliser certains éléments pour sa future biographie. Aux antipodes de ces journaux, ceux de Kafka sont de vrais journaux intimes qui, grâce à cette nouvelle traduction, nous permettent de mieux comprendre l’oeuvre et l’écrivain, de mieux comprendre l’homme qu’était Kafka. PPB
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