Fondées en 1987, les éditions de Fallois ont toujours eu la diversité pour devise. Plus de 800 titres y ont été publiés : romans français et étrangers, études historiques, essais littéraires, philosophiques ou politiques, mémoires et témoignages accordés aux préoccupations de notre temps sans souci des modes.
La maison se fait immédiatement connaître avec Le Choix de Dieu (1987) de Mgr Lustiger. Ce livre d’entretiens avec l’une des grandes figures de la spiritualité contemporaine rencontre un durable succès.
Pour le fondateur de cette maison, Bernard de Fallois (1926-2018), qui a déjà derrière lui une longue et prestigieuse carrière à la tête de deux grands groupes éditoriaux, ce coup d’éclat n’est pas un coup d’essai.
Très vite l’adresse de sa maison, établie loin du “quartier des éditeurs”, 22 rue La Boétie (un nom, à y bien regarder qui est un présage), devient pour nombre d’auteurs un mot de passe synonyme d’indépendance, de qualité et d’efficacité.
Bientôt le catalogue s’enrichit de noms également glorieux : Marcel Pagnol, Robert Merle, mais aussi Raymond Aron, Emmanuel Berl, Jacqueline de Romilly, Marc Fumaroli, qui bouscule allègrement le conformisme médiatisé avec L’État culturel, tout en renouant avec la tradition des grandes études littéraires. À leurs côtés, on trouve également Alain Peyrefitte qui apporte, avec C’était de Gaulle, l’un des témoignages les plus riches sur la vie politique française des dernières décennies.
L’actualité ne borne pas la curiosité de Bernard de Fallois. Il aborde la grande histoire dans le même esprit d’éclectisme, avec les ouvrages de Simone Bertière ou de Charles Zorgbibe, sans omettre bien entendu ceux de Fernand Braudel.
Il met également son expérience au service des jeunes auteurs comme Mathieu Noli, Jean-François Roseau qui trouvent en lui l’interlocuteur, le guide, l’ami qu’ils cherchaient pour affirmer leur talent.
Il n’hésitera pas une seconde à publier en 2012 Joël Dicker, alors presque inconnu, et dont les romans se vendront à plusieurs millions d’exemplaires.
Mais le catalogue des éditions de Fallois ménage bien d’autres surprises, comme l’étonnante Anthologie de la poésie française d’Henri Bellaunay, qui renoue avec nos plus hautes traditions et qui devait forcer l’admiration des lettrés les plus exigeants.
Mais, dira-t-on, où est l’unité dans tout cela ? Elle a un nom, c’est l’amitié. Si l’on demandait à ceux que Bernard de Fallois a rassemblés ce qui a conduit leurs pas rue La Boétie, ils répondraient sans doute : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. »