La librairie est ouverte, sans rendez-vous, depuis le mercredi 5 mai et quel plaisir de vous revoir toutes et tous, même si nous sommes encore soumis à certaines restrictions sanitaires, distance, masque etc. Pour autant les dernières nouvelles ne sont pas très bonnes, toujours pas de théâtre, de cinéma, de soirées littéraires…
Beaucoup de nouveautés encore ce mois-ci qui devraient vous séduire : Kérozène, le second roman d’Adeline Dieudonné, (vous aviez beaucoup aimé son premier roman La vraie vie), vous surprendra et confirme le talent de cette jeune romancière, Jean-Christophe Rufin revient avec une quatrième aventure de son anti-héros, le consul Aurel Timescu, le nouveau roman très attendu d’Édouard Louis, dont sa mère est cette fois le sujet, Laurent Gounelle aussi qui nous donne avec Intuitio un prenant roman policier, Dominique Fernandez revisite l’histoire de France avec l’homosexualité comme fil conducteur, et puis bien d’autres romans et essais comme le livre d’Éric Orsenna sur Beethoven ou La constellation Rimbaud de Jean Rouaud, sans oublier, pour célébrer l’anniversaire de la naissance de La Fontaine le 8 juillet 1621, la parution du magnifique album de la Pléiade, un recueil de fables illustrées par Grandville.
Kérozène
Adeline Dieudonné
Éditions de l’Iconoclaste
Date de parution : 1er avril 2021
ISBN : 9782378802011, 257 pages, 21.80€
Vous vous souvenez sans doute de La vraie vie, le premier roman d’Adeline Dieudonné paru en 2018, favori de tous les grands prix littéraires et qui avait obtenu entre autres le très prisé Goncourt des lycéens. Kérozène est d’une toute autre veine. Roman choral, il est composé de courts chapitres, chacun consacré à un personnage, un peu à la manière de Nimier dans le Hussard Bleu, on en retrouve du reste l’inspiration également dans le style direct et souvent tranchant. Tous ces personnages se croisent dans une station service ou sur une aire d’autoroute et l’on comprend ( plus ou moins) ce qui les lient juste à la toute fin du livre. Le regard d’Adeline Dieudonné est distancé, comme si les sons aussi nous parvenaient étouffés, comme si la vie se figeait, comme dans les tableaux d’Edward Hopper. Vous serez vite pris par ce livre, emporté par ces courtes histoires et ces chassé croisés de destinées. PPB
Combats et métamorphoses d’une femme
Édouard Louis
Seuil, collection Cadre Rouge
Date de parution : 1er avril 2021
ISBN : 9782021312546, 128 pages, 15.26€
« Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l’écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s’est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l’histoire de cette métamorphose. » Édouard Louis
Chavirer
Lola Lafon
Actes Sud
Date de parution : août 2020
ISBN :9782330139346, 352 pages, 22.35€
Nous n’avions pas remarqué le dernier livre de Lola Lafon (ne pas confondre avec Marie-Hélènne Lafon auteure de L’histoire du fils) et c’est une de nos fidèles lectrices qui, a juste raison, a attitré notre attention sur ce livre fort et dense qui a reçu le Prix France Culture-Télérama 2020. Lola Lafon est auteure de La petite communiste qui ne souriait jamais (2014) PPB
1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d’obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c’est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d’autres collégiennes. (…) Revisitant les systèmes de prédation à l’aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs. (Note de l’éditeur)
La princesse au petit moi
Jean-Christophe Rufin
Flammarion
Date de parution : 7 avril 2021
ISBN : 9782080238047, 400 pages, 21.80€
« L’Europe compte cinq micro-États : Andorre, San Marino, le Liechtenstein, Monaco et le Vatican. J’en ai découvert un sixième, la Principauté de Starkenbach, en suivant la nouvelle enquête d’Aurel Timescu. En effet, sur la recommandation d’un de ses anciens ambassadeurs, notre calamiteux petit Consul de France se retrouve embarqué dans les sulfureuses affaires de ce minuscule territoire. La Principauté de Starkenbach, nichée au cœur des Alpes, est un beau pays. Vous risquez cependant de chercher en vain le moyen de vous y rendre autrement qu’en lisant ce livre. Ayant eu le privilège de fréquenter certaines cours princières, je n’y ai rencontré que des personnes d’une haute valeur morale, dévouées à leurs peuples. Aussi, quand il m’a fallu peindre la débauche, les trafics et le crime, c’est ailleurs que je suis allé les chercher. Ailleurs, c’est-à-dire en moi-même, bien sûr. » Jean-Christophe Rufin
Intuitio
Laurent Gounelle
Calman Levy
Date de parution : 7 avril 2021
ISBN : 9782702182932, 400 pages, 23.87€
Avec L’homme qui voulait être heureux, Laurent Gounelle grand expert de l’âme et des douleurs humaines, avait séduit nombre d’entre vous. Le livre donnait, par la voix d’un vieil homme, les recettes pour être heureux. Cette fois, dans cet épais roman, Laurent Gounelle nous transporte aux États Unis. Un terroriste détruit un à un des gratte-ciels dans toutes les grandes villes des États Unis, provoquant de gigantesques incendies. Le FBI, en se fondant sur les résultats d’un programme de recherche ultra secret ira chercher un jeune auteur de polar au coeur du Queens pour débusquer le monstre responsable de ces destructions. Une idée originale, un roman bien construit, que vous lirez d’une traite, idéal pour les vacances, le parfait roman de plage ! PPB
L’homme de trop
Dominique Fernandez
Grasset
Date de parution : 10 Mars 2021
ISBN : 9782246822653, 400 pages, 25.07€
Ce roman est le premier volume du diptyque « L’homme de trop », sous-titré L’arc-en ciel interdit. Cette somme romanesque peut se lire comme le pendant du célèbre roman L’étoile rose (Grasset, 1978, réédité en 2012) puisqu’elle interroge la question gay aujourd’hui, après l’adoption du mariage pour tous. (…) Une comédie humaine qui nous fait traverser un demi-siècle d’histoire de France à la boussole
de l’homosexualité, une histoire des mœurs romancée qui déborde de personnages et regorge d’événements. (Note de l’éditeur)
La sainte Touche
Djamel Cherigui
JC Lattès, collection La Grenade
Date de parution : 3 mars 2021
ISBN : 9782709667371, 256 pages, 20.71€
Ce premier roman, de Djamel Cherigui, est publié chez Grenade la nouvelle collection de JC Lattès dédiée aux « Nouvelles voix, explosives, exotiques, débordantes d’énergie, de souffle« . De souffle et d’énergie, ce roman n’en manque certes pas. Un roman très contemporain qui donne une vision dure, parfois drôle de la vie de banlieue. Un apprenti écrivain engagé par un épicier filou, crapule inspirée, sont les deux héros de cette aventure d’aujourd’hui, qui se déroule dans un quotidien sombre, un univers où tout semble permis. Ils ont pour rêve une réussite sociale de carton pâte, caricature directement issue de la pire émission de télé-réalité. Le ton est juste et le style efficace. PPB
Édition de Jean-Pierre Collinet, préface d’Yves Le Pestipon
Illustrations de Grandville, 285 gravures et 192 dessins
Collection Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard
Date de parution: 14 avril 2021
ISBN : 9782072939983, 1248 pages, 54.50€
Au printemps de 1671, Mme de Sévigné et La Rochefoucauld apprennent par cœur « Le Singe et le Chat ». La Fontaine a presque cinquante ans ; la gloire lui est désormais acquise. Aujourd’hui, La Fontaine a quatre cents ans, et l’on en oublierait presque ce que sa gloire, décuplée par les siècles, a de surprenant. (…) Le texte intégral des Fables est ici accompagné d’illustrations de Grandville. C’est la première fois que se trouvent ainsi réunies toutes ses gravures (une par fable) publiées en 1837 et 1840, et une importante sélection de ses dessins, qui nous plongent dans l’atelier de l’artiste. Ses essais, tâtonnements et repentirs dévoilent le jeu entre représentation animale et représentation humaine des personnages. Baudelaire disait de Grandville qu’il l’effrayait plus qu’il ne le divertissait. Effrayante parfois, c’est vrai, drolatique souvent, pétrie de ses fantasmes et de ses hantises, la mise en image des Fables de La Fontaine par Grandville constitue un chef-d’œuvre de l’illustration. (Note de l’éditeur)
La passion de la fraternité, Beethoven
Erik Orsenna
Stock/Fayard
Date de parution : 21 avril 2021
ISBN : 9782234090149, 180 pages, 21.26€
Joie, tous les humains deviennent frères lorsque se déploie ton aile douce. »
« Quatre ans avant 1789, quatre ans avant la prise de la Bastille et la Déclaration des Droits de l’Homme, Schiller écrit ce poème qui ne cessera d’accompagner Beethoven. Un Beethoven toute sa vie passionné de fraternité alors que tout se ligue contre lui, sa famille, sa santé, ses amours, ses finances, la noblesse. À tous les coups qui le frappent, il répond par un chef d’œuvre. Jusqu’à ce bout du chemin, le 26 mars 1827, en plein cœur d’un orage. Il meurt en nous laissant, en nous léguant cette joie, les derniers accents de sa neuvième symphonie devenu le chant de l’Europe enfin réconciliée. Ce livre est le récit de cette passion, le portrait d’un génie fraternel. Un livre né d’un double amour. Pour l’Europe. Et, bien sûr, pour la musique. Car le trio « Fidelio » que viennent de créer Erik Orsenna, le pianiste Michel Dalberto et le violoncelliste Henri Demarquette raconte, mots et notes mêlés, cette folle et bouleversante passion pour la Fraternité. De quel trésor avons-nous le plus aujourd’hui besoin ? » Erik Orsenna
La constellation Rimbaud
Jean Rouaud
Grasset
Date de parution : 10 Mars 2021
ISBN : 9782246826590, 180 pages, 19.62€
Comment peut-on, adolescent, faire la démonstration d’un talent inouï au point de devenir une sorte de bête de foire dans les milieux littéraires parisiens, et à vingt ans, renoncer brutalement à la poésie pour partir vendre du café et des casseroles en Afrique ? C’est ce qu’on a l’habitude d’appeler le mystère Rimbaud. (…) Mais aucun ne s’est demandé si ce n’était pas plutôt la poésie qui l’avait lâché, inapte désormais à rendre compte de la modernité qui, sous la bannière du progrès, rendait obsolète le vieux monde de l’alexandrin et du sonnet. (…) Pour nous aider à percer le mystère, restent heureusement les témoins. Et dans cette constellation, les étoiles de première grandeur : Ernest Delahaye, l’ami du collège, Georges Izambard, le professeur à peine plus âgé que son élève, Isabelle qui accompagna avec un dévouement amoureux l’agonie de son frère, et Alfred Bardey qu’on ne peut soupçonner d’avoir été influencé par un passé dont il ignorait tout quand il engagea à Aden pour surveiller ses entrepôts de café un jeune Français trainant dans les ports de la Mer Rouge. Mais tous s’entendent pour confirmer la prophétie du vieux professeur du collège de Charleville que fixait derrière son pupitre le regard pervenche : « Rien de banal ne germera dans cette tête. » Jean Rouaud
Le mémorial de Sainte Hélène, le manuscrit retrouvé
Emmanuel de Las Cases, Peter Hicks, François Houdecek, Chantal Prévot et Thierry Lentz
Perrin
Date de parution : 15 novembre 2018
ISBN : 9782262074951, 850 pages, 31.61€
Le 5 mai 1821 s’éteignait Napoléon à Sainte Hélène. Si vous êtes un inconditionnel de l’Empereur, et que vous n’avez pas encore la bible des fidèles, procurez-vous sans tarder le mémorial de Las Cases ! PPB
Un joyau pour une nouvelle collection dirigée par Thierry Lentz : la Bibliothèque de Sainte-Hélène.
Le conseiller d’Etat Emmanuel de Las Cases accompagna Napoléon dans son exil en 1815, mais dut le quitter 16 mois plus tard. Ce n’est qu’en 1823 que parut son Mémorial, devenu la bible des nostalgiques de l’Empire, fondé sur ses conversations avec l’Empereur, réelles ou supposées, car il apparut vite que ce document était parfois trop beau pour être tout à fait vrai. Pour en juger, il aurait fallu disposer du manuscrit original, rédigé à Sainte-Hélène presque sous la dictée de Napoléon. Or les Anglais l’avaient confisqué en expulsant Las Cases. Les quatre historiens qui le publient aujourd’hui l’ont retrouvé récemment à la British Library, où il sommeillait incognito depuis deux siècles. Cette aventure éditoriale apporte un éclairage précieux et souvent inattendu sur ce que Napoléon a vraiment dit, et que Las Cases a enrichi et enjolivé. Ainsi la voix de l’Empereur se fait plus proche et plus authentique. (Note de l’éditeur)
La fille du docteur Baudoin
Marie-Aude Murail
L’École des Loisirs, Poche
Date de parution : 2006, le 03.02.2021
ISBN : 9782211307703, 280 pages, 8.50€
Marie-Aude Murail est l’auteure d’une des séries jeunesse, Sauveur & Fils, qui a connu le plus de succès ces dernières années. Elle aussi l’auteure de Malo de Lange et d’une multitude d’ouvrages pour petits et plus grands. EDL a eu la bonne idée de rééditer, en format poche, certains de ses romans dont La fille du docteur Baudoin. PPB
Ils sont deux à se partager la clientèle du cabinet. Jean Baudoin, le fondateur, la cinquantaine à la fois fringante et fatiguée. Il ne garde jamais les gens plus de dix minutes, distribue les médocs comme les regards méprisants. Les malades l’énervent de plus en plus. Et Vianney Chasseloup, un débutant, avec des yeux d’âne, un prénom de saint, une triste figure de chevalier, les cheveux en pagaille et le veston froissé. C’est lui qui soigne tous ceux dont Baudoin ne veut plus : les vieux, les gâteux, les paumés, les cas désespérés. Mais voilà qu’un jour, parmi les patients du docteur Chasseloup, se glisse une toute jeune fille aux yeux bleus, presque violets. Violaine. Aussi jolie que son prénom peut le laisser espérer. Elle a tout pour être heureuse. C’est la fille du docteur Baudoin. Alors, qu’est-ce qu’elle fait là ? (Résumé de l’éditeur)
Le jardin secret
Maud Begon (Scénario, Dessin, Couleurs)
Dargaud
Date de parution : 23 mars 2021
ISBN : 9782205089165 , 96 pages, 17.99€
1910, dans une grande et riche propriété, une petite fille toujours fâchée joue tandis que ses parents s’agitent : le choléra est là. Quelques temps plus tard, les soldats déplorent la mort de cette noble famille. Mais de sous une table leur parviennent ces paroles outrées : « Où est ma Ayah ! Je me suis endormie pendant que tout le monde avait le choléra et personne n’est là pour mon réveil ? » La petite de la famille a survécu et la voilà envoyée en Angleterre, chez un oncle inconnu, dans une triste masure qui pleure la nuit et où tout est interdit. Mais bientôt Mary découvre un jardin secret et la voilà bien moins fâchée… surtout que ce n’est pas l’unique secret de la maison. Maud Begon reprend à elle toute seule ce chef-d’œuvre de la littérature jeunesse anglaise dans cette bande dessinée prévue en deux tomes. C’est un vrai plaisir de se replonger dans ce texte au travers des yeux et du trait de l’autrice. On apprécie le jeu de la grise et morne lande anglaise parsemée de touches de couleurs au fur et à mesure que le printemps s’installe et que la petite héroïne réapprend à vivre. Qu’ils aient lu le texte original où qu’ils aient vu et revu le film des années 90, les adultes apprécieront de retrouver « Le jardin secret ». Ce sera également un plaisir de le partager avec les plus jeunes. Une lecture conseillée à partir de 8 ans. Tiphaine Hubert
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