Pour célébrer la venue du Printemps encore des romans dont le nouveau Jean-Paul Dubois et le dernier livre de Sophie Divry et beaucoup de nouveaux essais sur des sujets très divers : Lydie Salvayre, avec beaucoup d’esprit fait l’éloge de l’oisiveté, François Rivière, le spécialiste du polar, nous dit ses préférences pour les grandes autrices du genre, d’Agatha Christie à PD James, un livre de réflexions sur l’intelligence artificielle, un livre passionnant sur la beauté des mathématiques et enfin un indispensable livre de témoignages sur le sort des femmes emprisonnées en Iran.
Coté BD, deux albums, l’un sur l’histoire du Larzac et le long combat des agriculteurs contre la tentative de militarisation du plateau du Larzac et, à lire ou relire, La Dernière reine, un roman graphique de Jean-Marc Rochette. Paru en 2022, il vient d’être traduit en néerlandais.
Bonne lecture !
ROMANS
L’origine des larmes, Jean-Paul Dubois
Editions de l’Olivier
Date de parution : 15 mars 2024
ISBN : 9782823620795, 256 pages, 24.15€
« Depuis des mois, je me demande pourquoi je respecte les règles de ce jeu impudique qui au prétexte de « soins » ouvre tous les placards de ma vie. En réalité c’est moi qui dévoile ces penderies, qui accepte cette inspection. Sans doute parce que j’éprouve le besoin de m’expliquer, de démontrer la légitimité, la proportionnalité de mon geste. C’est peut-être aussi ma façon de traduire Lanski en justice. » p. 100
Enfin ! Enfin le nouveau roman de Jean-Paul Dubois ! Nous l’attendions depuis l’obtention du Goncourt, en 2019, pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon. Et l’attente n’est pas déçue ! Dès le très beau titre, le lecteur est à la fois touché et intrigué. Il s’agit d’un roman sombre, dont le thème est noir, mais le style lumineux. Bien-sûr, comme toujours chez Dubois, le personnage principal s’appelle Paul ; bien-sûr, c’est un anti-héros, un homme seul, triste, qui a trop souffert. Paul a tiré deux balles sur son père… qui était déjà mort ! Que ce ne soit pas un véritable meurtre n’empêche pas la condamnation : il doit se soumettre, pendant un an, à une thérapie. Dans ce récit à la première personne, le lecteur suit donc les pensées de Paul et, surtout, les entretiens avec le psychiatre. Dehors, il pleut sans cesse, dans la vie de Paul, les raisons de verser des larmes s’accumulent, et son psychiatre est atteint d’une maladie qui le fait larmoyer ! C’est ainsi que l’on découvre l’histoire de Paul et celle de son incroyable père, manifestement digne de la haine que lui voue son fils. Les amateurs seront ravis de retrouver les thèmes chers à l’auteur, comme la solitude, les relations familiales, les maisons qui ont une âme, les belles voitures, les chiens, le Sud-Ouest, le Canada, la Suède, mais aussi le regard porté sur le monde, lucide et mélancolique, teinté d’humour noir, dans un style doux, précis, qui captive le lecteur dès les premières lignes. Pour ceux qui découvriront Jean Paul Dubois, c’est une belle entrée dans son œuvre !
Véronique Fouminet
Les cycles de la révolte, Brina Svit
Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 1er février 2024
ISBN : 9782073037428,
« Je parle de l’esprit de la révolte qui se renouvelle, qui s’affirme, qui ne lâche rien… C’est inédit. Inédit qu’une société civile se mobilise de cette façon et depuis si longtemps. Qu’elle devienne un vrai acteur politique, en restant en dehors de tout parti politique. Qu’elle ne soit pas là juste pour dire «non», mais aussi pour dire «oui», c’est à dire faire des propositions concrètes. » p.136
Nous sommes en pleine période de pandémie. Deux sœurs, la cinquantaine; l’une habite Ljubljana, l’autre vit à Paris. Nastia, la « Parisienne », est abandonnée par l’homme de sa vie. La rupture est brutale. Il est tombé amoureux d’une autre, plus jeune, il ne l’aime plus. Nastia fuit Paris et retourne à Ljubljana, sa ville natale. Pour ne pas habiter chez sa sœur et éviter de réveiller de vieux conflits, elle loue un appartement qu’elle est amenée à partager, de façon imprévue, avec Tobias, un jeune journaliste belge. Il est à Ljubljana pour couvrir, pour son journal, les manifestations organisées par un large mouvement de protestation contre la dérive autoritaire du gouvernement. Afin de contourner l’interdiction de rassemblement en raison de la pandémie, plusieurs milliers de manifestants sillonnent la ville à vélo. La Ljubljana socialiste et yougoslave de l’enfance de Nastia est bien différente de celle, slovène, d’aujourd’hui. Ces deux rencontres, l’une avec une ville qu’elle ne reconnait plus et l’autre avec le jeune journaliste, vont changer sa vie. Un joli roman sur fond de politique contemporaine, original et bien écrit.
Pierre-Pascal Bruneau
Fantastique histoire d’amour, Sophie Divry
Seuil, Cadre Rouge
Date de parution : 5 janvier 2024
ISBN : 9782021538090, 512 pages, 27.60€
« Car nos tonnes d’angoisse n’ont pas toujours été sublimées par de l’alcool, du yoga ou des anxiolytiques. Des députés plus nombreux dans des temps plus anciens ont réussi à imposer des règles protectrices. Et tant que ces lois ne seront pas abolies, l’État doit les faire respecter. (…) Certes, je sais qu’il y a une part de leurre. Que l’exploitation capitaliste a besoin d’un paravent juridique pour que perdure l’inégalité entre la classe laborieuse et la classe possédante. Je sais que nos PV seront classés. Beaucoup de mes collègues se découragent et quittent le métier. Les mecs deviennent charpentier en éco-construction ou avocat aux prud’hommes, les femmes maraîchère bio ou institutrice ; quand elles reviennent prendre un café dans les bureaux, elles disent Je ne sais pas comment vous faites pour tenir. Moi je tiens. » p.19
Sophie Divry nous avait séduit avec Quand le diable sortit de la salle de bains (Éditions Noir sur Blanc, 2015 ), roman sur les désillusions de la jeunesse d’aujourd’hui et les difficultés auxquelles elle est confrontée,et impressionnés avec Cinq mains coupées (Seuil, 2020), un essai très remarqué sur les Gilets Jaunes.
Elle nous revient avec Fantastique histoire d’amour, un roman qui a tout du récit à suspens, avec rebondissements et mystères. Un inspecteur du travail enquête sur un accident effroyable survenu dans une usine où un ouvrier est mort broyé par une machine à compacter. Parallèlement, une journaliste, qui aime le sport et le Rubiks’ Cube, écrit un article sur un matériau nouveau étudié par le CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire). Le hasard fait parfois bien les choses. Les deux protagonistes se rencontrent et, malgré la survenance de nombreux obstacles et après pas mal de tergiversations, tombent amoureux. Le récit est mené tambour battant et l’on n’a de cesse de savoir ce qui se passe après chaque rebondissement. Un polar teinté de fantastique, une réflexion intelligente sur la fascination qu’exerce le mal sur certains esprits, mais surtout une belle histoire d’amour. Un vrai roman, divertissant et original, loin des auto-fictions à la française; une réussite.
Pierre-Pascal Bruneau
ESSAIS
Depuis toujours, nous aimons les dimanches, Lydie Salvayre
Seuil
Date de parution : 1er mars 2024
ISBN : 9782021554557, 133 pages, 18.98€
» Mais pour vous démontrer, Messieurs, que nos propositions ne sont pas chimériques, assises sur du vent, et propres à nous entretenir dans de fantasques illusions, comme vous aimez vous en persuader, (…) nous disposons d’un certain nombre d’arguments que vous allez trouver, nous le parions, partiaux, infondés autant que subjectifs, les vôtres étant bien entendu d’une objectivité et d’une clairvoyance parfaite. » p.81
Oisiveté mère de tous les vices… pas pour Lydie Salvayre, qui fait ici l’éloge du « ne rien faire » et de la paresse. Vous retrouverez, avec grand plaisir, l’ironie et la causticité de l’autrice d’origine espagnole. Les « Messieurs », et en particulier « les dépouilleurs de pauvres, ces cleptomanes, ces spoliateurs qui ont pognon sur rue (…), qui s’emploient, avec une détermination rare, à nous convaincre des immensissimes bienfaits du travail », en prennent pour leur grade. Pour ce faire, Sénèque et Pascal sont appelés à la rescousse. Les nombreuses digressions de l’autrice, souvent jubilatoires, vous convaincront sans peine que « le travail est un trésor, le travail des autres, cela va de soi » (réflexion de Henri Jeanson citée en épigraphe par Lydie Salvayre). Un texte réjouissant, qui nous invite à ralentir et à profiter de la vie. Alors, aimons les dimanches !
Pierre-Pascal Bruneau
De l’assassinat considéré comme une affaire de femmes, François Rivière
Calmann-Lévy
Date de parution : 13 mars 2024
ISBN : 9782702190821, 230 pages, 21.28€
« Je pris Ruth à témoin, naïvement sans doute, du fait que nos destins se moquent bine des intrigues des reines du suspense. Elle partit aussitôt de ce rire que Donna Leon compare à un rugissement et me dit « Mais mon pauvre François, vous ne comprenez rien aux femmes ! » p. 191
Voilà un titre intriguant ! François Rivière, éminent critique littéraire, est un passionné du roman policier sous toutes ses formes. Il a découvert le genre très jeune, en lisant Agatha Christie. Depuis, il ne cesse de découvrir de nouveaux auteurs… ou plutôt autrices. L’auteur nous convie donc dans le monde anglosaxon de l’autrice de roman policier. Manifestement, le genre serait lié au genre… Dans un style fluide et élégant, François Rivière nous raconte les lectures et les rencontres, à Londres, Paris ou New York, mêlant harmonieusement histoire du genre et souvenirs personnels. De P.D. James à Patricia Highsmith, aucune n’est oubliée. Sa préférence, après la « Duchesse de la mort », va à Ruth Rendell, qu’il rencontra une première fois en 1981. Depuis, une amitié, quoique délicate, s’était nouée entre eux. Un récit passionné et érudit qui ravira les amoureux du genre et éveillera la curiosité de ceux qui ne le lisent pas encore.
Véronique Fouminet
Torture blanche, Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix 2023, traduit de l’anglais par Didier Ausan
Albin Michel
Date de parution : 6 mars 2024
ISBN : 9782226492678, 280 pages, 24.00€
« Aujourd’hui, en Iran, les femmes et les jeunes constituent les forces sociales les plus radicales, les plus progressistes et les plus nombreuses contre la tyrannie religieuse et sont source de changements fondamentaux afin de parvenir à une paix durable en Iran, au Moyen-Orient et dans le monde. » p.10
Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, militante pour le droit des femmes en Iran et vice-présidente de l’organisation Defenders of Human Rights center, a été condamnée en 2016 à seize années d’emprisonnement. Libérée en 2020, grâce aux interventions politiques de plusieurs pays, Narges Mohammadi a été à nouveau condamnée à une peine de douze ans et est emprisonnée au pénitencier d’Evin, à Téhéran.
Torture blanche a été écrit en persan, publié d’abord en Suède en 2020, puis traduit en anglais et publié en 2022. Albin Michel vient d’en publier la traduction française. Le livre raconte l’expérience de Narges Mohammadi en tant que prisonnière politique. Il contient également de nombreux témoignages recueillis auprès d’autres femmes incarcérées. Certaines d’entre elles, comme Narges Mohammadi, sont aujourd’hui toujours derrière les barreaux, d’autres ont été relâchées. La plupart de ces femmes sont des militantes politiques.
Isolement, lumière dure, crue, maintenue en permanence, de jour comme de nuit, fausses nouvelles sur le devenir des maris et et des enfants, distillées avec sadisme, pas de droit de visite, interdiction absolue de communiquer avec l’extérieur, interrogatoires sans fin, questions absurdes, mépris, humiliations, absence d’hygiène, sévices physiques, tout cela concoure à la déshumanisation et à la destruction morale des prisonnières. La mort de Mahsa Amini, en garde à vue, le 16 septembre 2022, a déclenché le soulèvement « Femme, vie, liberté » et a changé radicalement la donne en Iran. Malgré l’interdiction de communiquer avec le monde extérieur, Le Monde a réussi à lui transmettre des questions par l’entremise d’un réseau clandestin de militantes et de militants. Selon elle, « le peuple iranien a tourné la page du régime islamique ». La majorité des iraniens n’attendrait désormais plus rien du gouvernement religieux et n’aspirerait plus qu’à la disparition de la république islamique pour la remplacer par un régime démocratique. Le mari de Narges Mohammadi, le dissident Taghi Rahmani, et leurs deux enfants vivent en exil à Paris.
Premier recueil de témoignages sur la condition des prisonnières politiques en Iran, ce livre est indispensable pour comprendre la violence du combat menée par les femmes en Iran depuis des années.
Pierre-Pascal Bruneau
Fantasia, Contes et légendes de l’intelligence artificielle, Laura Sibony
Grasset
Date de parution : 31janvier 2024
ISBN : 9782246833482, 304 pages, 25.30€
« Être en deuxième page de résultats sur Google, c’est comme être refoulé à l’entrée d’une boîte de nuit : on ne vous félicitera même pas pour l’effort. Et vous ne serez recherchés que par les stalker ou les obsédés d’une idée fixe. Le chiffre est parlant : seuls 0,78% des clics viennent de la deuxième page. » p. 60-61
Encore un livre sur l’intelligence artificielle ? Oui, mais un livre accessible, intelligent et drôle ! De plus, l’autrice, qui s’est fait connaître en remportant des concours d’éloquence puis en fondant l’École de la Parole, connaît parfaitement le sujet, puisqu’elle a aussi travaillé, entre autres, pour Google Arts & Culture. Depuis, elle a choisi l’enseignement. Son livre nous fait donc profiter de son expertise. Loin des discours théoriques, Laura Sibony nous propose un recueil de récits, au style enlevé et agréable, toujours instructifs et souvent drôles, en particulier dans le chapitre qui relate les failles et limites de la technologie. C’est grâce à ces histoires qu’elle nous rappelle que tous les algorithmes ne sont qu’un langage, répondant à des normes et produisant des effets, dont chacun peut (doit) s’emparer, tout comme la rhétorique.
Puisque, qu’on le veuille ou non, l’intelligence artificielle est déjà dans nos vies, le propos est de nous inviter à nous émerveiller des technologies, sans naïveté. Par exemple, un récit relate les méfaits de l’IA sur les « petites mains » dont la fonction est de « nettoyer » les données qui circulent. Chaque histoire est accompagnée d’une prise de recul, d’une mise en perspective historique, d’une réflexion qui soulignent l’espoir de l’autrice : les excès et mésusages de l’IA pourraient réveiller notre esprit critique. Un recueil instructif et vraiment plaisant qui incite à garder le contrôle sur un outil qui n’est pas neutre, mais dont on peut avoir des usages vertueux.
Véronique Fouminet
Le musée de la jeunesse, Aurélien Bellanger
Stock, collection Ma nuit au musée
Date de parution : 6 mars 2024
ISBN : 9782234093683,152 pages, 21.74€
Pour sa « nuit au musée », Aurélien Bellanger a choisi la salle des Poussin au Louvre. Philosophe de formation, ancien libraire, Aurélien Bellanger est un écrivain et chroniqueur radio.
« Pourquoi, parmi tous les musées du monde, j’ai choisi d’aller dormir au milieu des Poussin à deux kilomètres de chez moi ? Aimer Poussin, le classique des classiques, il y avait eu, dans cette préférence affichée dès mon adolescence, une part incompressible de snobisme. Passer la nuit au milieu des Poussin était une manière de revenir sur mes années jeunesses. Et sur l’absence de celles de Poussin. Car ce peintre apparait immédiatement classique. De ses années parisiennes, ses années et œuvres de jeunesse, nous ne connaissons presque rien. Tout ce que nous savons, d’ailleurs, c’est Balzac qui l’a inventé, en faisant du jeune apprenti peintre le héros du Chef-d’œuvre inconnu. Les hasards du calendrier ont voulu qu’au moment de cette nuit au Louvre, j’étais justement en train de redécouvrir mon propre chef d’œuvre inconnu : une œuvre honteuse et immontable. Il y a vingt ans, en arrivant à Paris, j’avais en effet accroché une petite caméra à mon cou, avec laquelle j’ai filmé mes années d’apprentissage. Il y a là quarante-huit heures de film que j’avais décidé, pour la première fois, de visionner en entier. J’en étais pile à la moitié, à la moitié de ma jeunesse quand j’ai passé une nuit entouré des œuvres de ce grand peintre sans jeunesse. Et comme je comprenais qu’il ait caché celle-ci, moi qui étais rendu depuis plusieurs jours à la mienne. Car la jeunesse a toujours quelque chose de honteux. Surtout quand on voudrait qu’elle soit celle d’un jeune artiste. Qui devra multiplier les expériences et les échecs, découvrir sa personnalité, rejouer l’éternelle comédie de la montée à Paris et des débuts dans la vie. Au peintre de l’éternelle maturité qu’est Poussin, j’ai donc essayé de prêter une œuvre de jeunesse, maladroite et fervente : la mienne. »
Aurélien Bellanger
Regarde le monde, récits de voyage à la rencontre des écrivains et des artistes, Emmanuel Khérad
Stock
Date de parution : 20 mars 2024
ISBN : 9782234096813, 200 pages, 22.89€
« Je ne suis pas écrivain. Je suis un journaliste de l’audiovisuel qui s’est nourri de ses escales culturelles et sociales, professionnelles et personnelles. J’ai donc voulu vous faire voyager er partager des instantanés de vie, des moments de déambulation empreints de sujets et de thématiques fortes à travers lesquelles, je l’espère, vous retrouverez un part de vous. » p. 16
Emmanuel Khérad, journaliste, est surtout connu pour son émission La Librairie Francophone, qui lui a permis de rencontrer nombre d’auteurs, en studio ou sur le lieu de leur choix, ou de leur vie. C’est J. M. G. Le Clézio qui lui a suggéré de retracer ces rencontres dans un livre ; voilà chose faite et le Prix Nobel de littérature en signe la préface. Au cours des onze chapitres, Emmanuel Khérad relate donc à la fois la découverte d’un lieu et d’un auteur, d’une autrice. Il invite ainsi le lecteur à regarder le monde avec pour guide la littérature ou la chanson francophones. Les différents textes fourmillent de détails descriptifs autant que de citations et se referment tous sur une touche très personnelle. L’ensemble forme une agréable flânerie qui permet de revoir des lieux connus, ou donne envie de s’y rendre. Les souvenirs que le lecteur en garde ne sont pas des photographies mais des citations, des titres des œuvres qu’il (re)lira avec un regard renouvelé.
Véronique Fouminet
La beauté des Maths, Antonio J. Duran, Francisco Martin Casalderrey, Javier Arbonés et Pablo Milrud, Juan Antonio Aguilera (Préface), traduction de l’espagnol de Youssef Halaoua, Maguy Ly et Laurence Moinereau
Glénat
Date de parution : 6 mars 2024
ISBN : 9782344062456, 336 pages, 40.25€
« On peut s’étonner de voir invoquer la sensibilité à propos de démonstrations mathématiques qui, semble-t-il, ne peuvent intéresser que l’intelligence. Ce serait oublier le sentiment de la beauté mathématique, de l’harmonie des nombres et des formes, de l’élégance géométrique. C’est un vrai sentiment esthétique que tous les mathématiciens connaissent. Et c’est bien là de la sensibilité. »
Henri Poincaré, cité page 10.
Si les mathématiques vous font peur ou vous indiffèrent, si elles représentent un monde inconnu, étrange et le plus souvent incompréhensible, ce livre est pour vous. Il vous fera découvrir, comprendre et aimer les maths. Philosophie et mathématiques ont toujours fait bon ménage, mais les mathématiques sont aussi belles et poétiques. Que ce soit dans le domaine des arts plastiques ou de la musique, les mathématiques ont une dimension esthétique réelle et souvent surprenante qui ne vous laissera pas indifférents. De l’invention de la perspective au Ready-Made de Marcel Duchamp, tout est esthétique mathématique. Vous apprendrez que Piero della Francesca (XVème siècle), tel que le rapporte Vasari (voir Perspective(s), Grasset, 2023, de Laurent Binet pour savoir qui était Vasari), était aussi un mathématicien qui maitrisait parfaitement la géométrie euclidienne. Il est l’auteur de trois livres sur les mathématiques. L’utilisation de la perspective dans ses tableaux est absolument fascinante (voir page 183 et suivantes l’analyse mathématique de son grand œuvre, La Pala de Brera). Le chapitre sur la musique et les mathématiques est non moins fascinant. Vous découvrirez comment Mozart s’amusait à inventer une méthode de composition avec des dés ou comment et pourquoi la voix d’une cantatrice peut faire éclater un verre en cristal. La beauté expliquée, créée par les mathématiques, tout un monde à découvrir qui devrait vous passionner.
Pierre-Pascal Bruneau
BANDES DESSINÉES et ROMANS GRAPHIQUES
Larzac, histoire d’une résistance paysanne, Pierre-Marie Terral (scénario), Sébastien verdier (dessin)
Hors collection Dargaud
Date de parution : 22 mars 2024
ISBN : 9782205089936, 176 pages, 27.00€Un album qui raconte l’histoire de la lutte des paysans contre l’armée française et le gouvernement qui ont tenté de militariser le plateau du Larzac. Un intéressant dossier notamment pour celles et ceux qui se souviennent de ce long combat et des manifestations, parfois violentes, des agriculteurs qui ne sont pas sans rappeler celles d’aujourd’hui.
Pierre-Pascal Bruneau
Le plateau du Larzac a été au coeur d’une lutte qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes à partir de 1971. Tout a débuté lors de l’annonce de l’extension du camp militaire situé sur le plateau. Menacés d’expropriation, les agriculteurs s’engagèrent dans un combat qui, durant une décennie, mobilisa autour d’eux un large et hétéroclite mouvement, dynamisé par les comités sur tout le territoire. À travers cette lutte paysanne, le Larzac reste encore aujourd’hui un symbole de résistance, de mobilisation pour la défense de l’environnement, de l’aménagement du territoire et tout simplement du monde rural. (Note de l’éditeur)
La dernière reine, Jean-Marc Rochette
Casterman, romans graphiques
Date de parution : 5 octobre 2022
ISBN : 9782203208353, 240 pages,
À relire ou à découvrir, La dernière reine, le roman graphique de Jean-Marc Rochette,auteur du magnifique roman graphique, Le loup (Casterman,2019), qui vient de paraitre en néerlandais (voir article dans le supplément culturel du quotidien NRC en date du 28 mars 2024).
Gueule cassée de 14, Édouard Roux trouve refuge dans l’atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage. Elle lui redonne un visage et l’introduit dans le milieu des artistes de Montmartre.En échange, Édouard lui fait découvrir la majesté du plateau du Vercors et l’histoire du dernier ours qu’il a vu tué quand il était enfant. Au coeur du Cirque d’Archiane, il lui dévoile la Dernière Reine et incite Jeanne a créer le chef d’oeuvre qui la fera reconnaître. Dans la veine des grands romans feuilletons du 19e, La Dernière Reine croise les destins du dernier ours du Vercors et d’Édouard Roux gueule cassée de 14. Comme précédemment dans Le Loup, homme et animal se confrontent dans un récit puissant, mêlant questionnements écologiques, féminisme, histoire d’amour et histoire de l’art. (Note de l’éditeur)
Les soirées de l’Échappée Belle
Philippe Claudel Vendredi 19 avril à 19:00 heures Entretien avec Pierre-Pascal Bruneau Amstelkerk Amstelveld 10 1017 JD Amsterdam Sur réservation Réservation : ENTRETIEN 19 AVRILSamedi 20 avril à 15 heures Philippe Claudel lira des extraits de ses livres À 15 heures Librairie Le Temps Retrouvé 529 Kkeizersgracht 1017 DP, Amsterdam Sur réservation Réservation : LECTURE 20 AVRI Entretien – 19 avril – Amstelkerk Le vendredi 19 avril, nous parlerons principalement de ses deux derniers livres, parus l’année dernière. Crépuscule Un magnifique roman classique, à la manière des grands auteurs russes, sur la chute proche de l’empire austro-hongrois et aussi un livre fort sur l’identité nationale et le rejet de « l’autre » lorsqu’il est différent. Rature Philippe Claudel, que l’on sait grand montagnard, nous parlera cette fois d’un amour d’une autre Nature, la confrontation de l’homme à la mer, à l’océan. Lecture – 20 avril – librairie Le Temps Retrouvé Le samedi 20 avril, Philippe Claudel a accepté de venir nous lire des passages de certains de ses livres. Vous découvrirez, avec nous, quels sont les livres dont seront extraits les passages qu’il aura choisis. N’oubliez pas de réserver pour les deux événements sur Réservation : ENTRETIEN 19 AVRIL Réservation : LECTURE 20 AVRIL Vendredi 19 avril – entretien – Amstelkerk Programme 18h45 accueil 19h00 début de l’entretien 20h00-20h10 fin de l’entretien 20h15 à 21h00 vente des livres et dédicace 21h00 fin de l’événement Programma 18h45 inloop 19h00 begin met gesprek 20h-00-20h10 einde gesprek en vragen 20h15 tot 21h00 signeren boeken door auteur / boekenverkoop 21h00 einde Réserver vos places avec Réservation : ENTRETIEN 19 AVRIL Samedi 20 avril – lecture par Philippe Claudel – Librairie Le Temps Retrouvé 15h00 – accueil 15h10 début de la lecture 16h00 fin de la lecture 16h15 à 16h30 vente des livres et dédicace 16h30 fin de l’événement Programma 15h00 inloop 15h10 begin met voorlezen 16h00 einde 16h00 tot 16h30 signeren boeken door auteur / boekenverkoop 16h30 einde Réserver vos places avec Réservation : LECTURE 20 AVRIL La carte d’Ami de l’Échappée Belle est individuelle. Seul le titulaire peut bénéficier du tarif réduit. De Échappée Belle Card is een individuele kaart. Alleen de houder kan profiteren van het gereduceerde tarief. Le nombre des participants étant limité, merci de réserver vos places dès que possible. Les places annulées moins de vingt-quatre heures avant la soirée littéraire ne pourront faire l’objet d’un remboursement ou d’un report. Het aantal deelnemers is beperkt. Reserveer daarom zo snel mogelijk. Tickets die minder dan vierentwintig uur voor de literaire avond worden geannuleerd, kunnen niet worden terugbetaald of uitgesteld. L’Échappée Belle reçoit, pour cette soirée, le soutien du CNL et de BNP Paribas. Les soirées littéraires sont organisées en association avec la librairie Le Temps Retrouvé. L’Échappée Belle wordt gesteund door CNL en BNP Paribas. De literaire avonden worden georganiseerd in samenwerking met boekhandel Le Temps Retrouvé. |